UNE FAMILLE EN AMERIQUE DU SUD
AQUANDES
01 trajet
02 par Laurent
03 par Véro
08 Photos
CARNET DE ROUTE 8
Depuis une heure nous nous enfonçons dans les bidonvilles de Buenos Aires à la recherche d’un camping référencé sur le site Internet d’autres voyageurs. Nous ne sommes plus qu’à 600 mètres du point GPS fourni et l’environnement ne nous incite pas à nous arrêter. La ville est immense et nous savons que les campings y sont rares. Cette impression d’immensité est renforcée par le fait que le terrain est absolument plat. Dans l’excellent atlas routier « Firestone », acheté la veille, nous trouvons les coordonnées d’un autre camping situé à Tigre, au bord du delta du Parana ; ce ne peut être que mieux. Le site est calme et propre, mais, au niveau infrastructures, c’est plutôt Bagdad post-désert storm. Le lendemain, à notre grande surprise, le site est envahi de citadins venus passer leur dimanche au vert. Moi qui pensais remonter ma transmission au calme, je suis servi ! Lundi, nous nous rendons chez IVECO et chez DEUTZ pour voir si ils peuvent obtenir des pièces pour Enzo ; hélas, tout devra venir de Belgique.
Nous quittons Buenos Aires, en longeant le Rio de la Plata, en direction de Mar Del Plata. Un peu avant d’atteindre la côte, nous bifurquons vers San Clemente Del Tuyu. Dans cette petite station balnéaire se trouve le Mundo Marino, plus grand parc marin d’Amérique du Sud. Le site est très bien agencé et les présentations sont super. Les bassins, immenses et très bien entretenus, abritent les habituels dauphins et otaries mais aussi un superbe épaulard. Les enfants sont éblouis… les parents aussi. Seul bémol, le temps, incertain le matin, s’est avéré majoritairement pluvieux.
Nous passons quelques jours à Mar Del Plata pour sanitiser nos réservoirs d’eau. Nous avions du les remplir au camping de Tigre avec de l’eau douteuse. Mar Del Plata est une immense ville balnéaire très (trop) urbanisée et nous ne nous attardons pas.
La petite ville de Balcarce serait totalement inconnue sans le grand champion Juan Manuel Fangio. Le musée ultra moderne qui lui est dédié est exceptionnel par la richesse de ses collections. On peut y voir un exemplaire de la première Benz, la flèche d’argent de Mercedes, une très rare Lancia D50, de très intéressantes voitures de course sud américaines, le casque d’Ayrton Senna…Même Véro le trouve intéressant !
Nous longeons d’immenses champs de céréales. Leur couleur tirant vers le jaune annonce les moissons. D’ailleurs, nous dépassons des caravanes de moissonneuses. Tout le dispositif est en train de se mettre en place. A certains carrefours, les moissonneurs sont prêts à investir les champs environnants dès qu’ils seront mûrs. Pour chaque groupe de machines, il y a un motor home et un camion atelier. Quelle organisation !
Tout le monde est impatient d’arriver à Bahia Blanca. Grâce aux « Espacla » nous y avons une adresse courrier. Nous trouvons très facilement la maison de leur cousine qui nous accueille chaleureusement. Nous passons cinq jours formidables en compagnies de Ana, Juan et leurs trois enfants. Notre démonstration de hockey subaquatique dans leur piscine les amuse beaucoup. Il faut dire que Xavier et Sébastien ont tendance à oublier de quel côté ils doivent marquer.
L’entrée en Patagonie est marquée par des contrôles sanitaires. Les fruits, les légumes et la viande ne peuvent entrer librement. La différence de paysage est frappante. Les champs de céréales on fait place à la steppe. Le paysage ondule a perte de vue. Grâce au très faible taux d’humidité, la visibilité est exceptionnelle. Le ciel paraît immense. Nous atteignons rapidement Puerto Madryn, face à la péninsule Valdez. Nous devons faire le plein de diesel, d’eau et de nourriture pour nous rendre sur la péninsule. Face à la plage, nous croisons Charles, Bénédicte, Romain et Inès des « déroutés ». C’est une famille française qui a acheté un motor-home aux USA et qui, comme nous, fait le tour du continent à son aise.
Tous pleins faits, nous entrons dans la réserve naturelle de la péninsule Valdez. Bien qu’il y ait un camping à Puerto Piramides, nous nous dirigeons directement vers Punta Pardelas. Cet endroit nous a été conseillé par plusieurs voyageurs. Nous ne sommes pas déçus. La piste sablonneuse descend doucement vers le golf et aboutit à une vaste plateforme. D’un côté une plage de galets, de l’autre une falaise, et, face à nous, des baleines franches. La baie délimitée par Punta Pardelas est l’endroit du golf où elles sont les plus faciles à observer. Chaque jour, elles nous gratifient d’un spectacle inoubliable. Certaines passent à 10 mètres de la plateforme où nous avons élu domicile.
Nous passons sept jours sur la péninsule avec Punta Pardelas comme camp de base. « Les déroutés » nous rejoignent et nous faisons la connaissance de Philippe, Nassera, Lucas et Orian, une autre famille française.
Sur la côte atlantique de la péninsule nous visitons une colonie de manchots et deux colonies d’éléphants de mer.
La péninsule Valdez est vraiment un endroit exceptionnel que nous quittons à regret.
Entrée en Argentine…
Nous avons quitté le calme et la sérénité uruguayens et nous nous approchons de Buenos Aires. Cette fois-ci, nous n’irons pas dans le beau centre ville. Nous sommes à la recherche de pièces pour Enzo et d’un camping.
La ville s’étire sur le delta du Paraná où une myriade de fleuves et rivières s’entrecroisent ; ensemble ils formeront le Rio de la Plata.
Cette ville construite sur un entrelacement de voies d’eau est couverte d’un réseau d’autoroute aussi dense que le réseau belge.
Alors qu’au Brésil, une politique de gestion des déchets a été instaurée (résultat variable en fonction des villes), Buenos Aires s’écroule sous une couche de détritus.
Un trajet de 2 heures sur autoroute sera nécessaire pour quitter cette mégalopole.
Nous sommes heureux d’arriver à Bahia Blanca où du courrier nous attend. Ana reconnaît de suite le camion belge dont lui avait parlé son cousin d’Espacla. Nous sommes chaleureusement accueilli. Au programme : piscine, empenadas et parilla.
Entrée en Patagonie…
Franchissons le Rio Negro, traversons la ville de Viedma, engageons-nous sur la Ruta 3. Quelques pâtures sont entourées de peupliers et de conifères ; ils protègent du vent.
Et puis là…devant nous : buissons et herbes folles balayés par le vent. Bienvenue en Patagonie, territoire illimité. La Patagonie s’étend à l’infini. L’infini est là, je le perçois, là-bas où ciel et terre ne font plus qu’un. Nous nous dirigeons vers ce point de convergence. Nous sommes indéfiniment absorbé par l’infini de la Patagonie.
Son ciel bleu parsemé de nuages cotonneux m’hypnotise. Malgré le vent, les nuages paraissent immobiles. Me suis-je perdue dans un tableau de Magritte ?
Péninsule Valdès
Divers voyageurs nous avaient conseillé de camper à Punta Pardelas. Nous y retrouvons les « Déroutés » (famille française rencontrée à Puerto Madryn). On y fera également connaissance de Philippe, Nassera, Lucas et Orian. Comme eux nous serons émerveillé par le spectacle qui s’offre à nos yeux. Plusieurs fois par jours, nous observons baleines et baleineaux qui barbotent dans le golfe juste devant nous. Qui n’a jamais rêvé d’engloutir son bol de céréales ou de faire « école » en regardant des baleines par la fenêtre ?
Nous les approcherons encore plus lors de la ballade en catamaran. Nassera se propose de jouer à la baby-sitter pour Lucie ce qui me permettra de filmer les baleines et d’en avoir un souvenir « vivant ». C’est un spectacle hors du commun.
Sur la péninsule, nous découvrirons également les éléphants de mer. C’est un animal surprenant. Endormi sur la plage, il paraît gras, flasque,… Le mâle peut peser 3 tonnes, la femelle ne pèse que 700 kg. Nous sommes surpris par son agilité dans l’eau. C’est un chasseur redoutable.
Nous observerons une colonie de pingouins de Magellan.
Rencontres
• Le cycliste : A San Clemente Del Tuyu, nous stationnons Enzo sur un parking près de la plage. Pendant que les enfants enfilent leur maillot, Ruben, un monsieur d’une soixantaine d’années nous aborde. Il nous invite à boire un verre dans son échoppe après la baignade. Nous nous installons autour d’une petite table et son épouse, Alicia, nous prépare les meilleurs empenadas qu’on ait mangé. En 1970, Ruben est monté sur son vélo à Buenos Aires avec pour seul bagage un petit balluchon. Il voulait découvrir l’Amérique pendant un an. Finalement il « pédalera » pendant 3 ans. Il rentrera en avion gratuitement. Les américains l’ont surpris en train de se faire un peu d’argent de poche près de la frontière canadienne. Il sera expulsé. Il nous montre photos et articles de journaux évoquant sa folle aventure à vélo.
• Le champion de natation : Dimanche 26 novembre, alors que nous nous préparons à quitter Bahia Blanca, un voisin de Ana et Juan leur rend visite. Ce petit homme paraissant 60 ans, nous parle d’emblée de hockey subaquatique. En fait il est âgé de 83 ans. Il a gagné une médaille d’argent en natation aux jeux olympiques. il nage actuellement 2 kilomètres par jour. Une fois par semaine, il courre 20 kilomètres. Il est entraîneur de natation synchronisée et moniteur de sauvetage. Il est en pleine forme !
04 par Xavier
Le bâtiment du musée Fangio, un grand pilote Argentin, avait l’air vieux, à l’extérieur, mais à l’intérieur, c’était très moderne. Pour monter aux étages il fallait prendre la rampe qu’ils utilisaient pour faire monter les voitures. Sur le sol du rez-de-chaussée, ils avaient peint des cases représentant les exploits de Fangio. Sur un des murs ils avaient aussi peint des cases représentant de vieilles courses automobiles ou il y avait des Mercedes. J’ai trouvé ce musée très beau et pas cher. La première voiture que j’ai vu était un prototype : la Mercedes C111. Il y avait beaucoup de Mercedes car Fangio en a beaucoup piloté. La voiture que j’ai préféré était la Mercedes 300 des années 50. Il y avait aussi une Mercedes 300 SL papillon et une des premières Benz. Ils avaient aussi reconstitué l’atelier mécanique ou Fangio a commencé à travailler. Il a gagné 5 fois la coupe du monde sur Mercedes, Maserati, Alfa Roméo et Ferrari. Ma préférée était la Maserati.
Sur la péninsule Valdez, j’ai rencontré « les déroutés » et une autre famille française. Je me suis bien amusé avec Lucas, Orian et Romain. Pour la première fois j’ai fait école avec d’autres enfants que mes frères. Je me suis rendu compte que j’avais de la chance car Lucas avait beaucoup plus de cours à apprendre que moi. Lorsque je déjeunais ou que je faisais école, les baleines jouaient avec les bateaux de touristes. Ca me déconcentrait un peu. Des que nous sommes arrivés à Punta Pardelas, j’ai vu une baleine sauter hors de l’eau. On a pris le bateau pour aller voir les baleines en pleine mer. Je me demandais comment seraient les baleines vues de plus près. C’est génial, splendide, spectaculaire… énorme. Je croyais qu’elles avaient de grosses verrues sur la tète mais ce sont des coquillages qui lavent sa peau. A un autre endroit sur la péninsule, nous avons vu des éléphants de mer. Ils perdaient leur peau. Ils perdent leur peau chaque année et, à ce moment là, ils sont affreusement laids. Avec les jumelles, on arrivait à voir l’épaisseur de l’ancienne peau et je trouvais ça impressionnant. Si ils vont dans l’eau au moment ou ils perdent leur peau, ils risquent de mourir d’infection.
05 par Sébastien
Mundo Marino.
J’ai vu un spectacle de dauphins qui était très beau. Il y avait aussi un épaulard. En anglais et en espagnol, épaulard se dit orca. Il sait tenir sa respiration très longtemps. Cela ressemble à une baleine mais en plus petit. Il a des dents et les baleines ont des fanons. Il a des taches blanches près des yeux. J’ai vu le spectacle des vingt mille lieues sous les mers de Jules Vernes. Il y avait un nautilus. C’est un sous-marin inventé par Jules Vernes. Il y avait aussi des jet ski déguisés en bateaux.
Dans un énorme aquarium, plus grand que ce qu’on imagine, une raie dormait. C’est un poisson tout gris avec une longue queue et sa tête ressemble à une flèche. Son corps est tout plat.
Musée Fangio
Fangio est un grand pilote de course. Il a gagné avec des Mercedes, Ferrari, Alfa Roméo et Maserati. Il a gagné plein de courses et il a été cinq fois champion du monde. Dans le musée, j’ai vu plein de voitures de cours, même des très vieilles d’avant la première guerre mondiale. Il y avait aussi des casques et, sur un casque, j’ai vu des connections d’air comprimé.
Baleines
Je vais vous expliquer ce que c’est une baleine franche australe. La baleine est un mammifère parce qu’elle fait des bébés comme nous. Elle ne pond pas des œufs. Elle allaite le bébé. Mais moi, je n’ai pas vu les mamelles des baleines. Elle respire comme nous, elle souffle de la vapeur par deux petits trous au dessus de sa tête ; ce sont ses narines. Elle peut rester vingt minutes sous l’eau mais quand elle chasse elle peut rester quarante minutes. Elle est capable de sauter en dehors de l’eau. La maman baleine mesure dix huit mètres et pèse cinquante tonnes. A cinq mois, le baleineau mesure cinq mètres et pèse trois tonnes. Le papa baleine mesure douze mètres et pèse quarante tonnes. Sur la tête elle a des coquillages. Dans les coquillages il y a des parasites qui nettoient son corps. Elle n’a pas besoin de dents parce qu’elle mange du krill ; elle a des fanons. La baleine chante et on peut l’entendre jusqu'à un kilomètre et demi. La peau de la baleine est plus fragile que la nôtre. Il y a un nouveau problème, des oiseaux picorent sur leur dos et cela fait plein de petites blessures qui guérissent pas bien. La première fois que j’ai vu une baleine, j’étais à la péninsule Valdez, debout sur les cailloux au bord de l’eau. J’aurais voulu aller dans l’eau près des baleines mais l’eau était vraiment trop glaciale. J’ai fait une ballade en bateau. J’ai vu des mamans baleine te leurs bébés. Le bébé monte pour respirer et descend pour boire. Quand le bébé est fatigué, la maman le porte sur son dos.
Bonjour tout le monde !
Mundo Marino
Je suis allé au plus grand musée du monde de l’Amérique du Sud. C’était le Mundo Marino. J’ai vu des dauphins et un épaulard. Il y avait d’abord un spectacle de dauphins qui marchaient sur l’eau en poussant sur leur queue dans tous les sens. Ensuite, c’était le spectacle de l’épaulard. Quand il sautait pour attraper le ballon, ça éclaboussait partout. Tous les gens qui étaient en dessous étaient éclaboussés très fort. Mais c’est pas grave, parce qu’il a draché* toute la journée. Puis il était midi et j’ai mangé. Après, j’ai vu des flamants roses. C’était marrant parce que les pattes, elles allaient vers l’arrière. Les genoux se plient à l’envers de mes genoux. J’ai vu des popotames. Ca sentait mauvais parce que l’eau était crado parce qu’ils faisaient caca dedans. J’ai vu aussi l’histoire du capitaine Némo des trois mille lieues sous la mer. Des jets skis étaient décorés en bateaux.
Musée Fangio.
J’ai visité un musée d’un monsieur qui a gagné cinq championnats du monde. J’ai vu une vraie voiture de course grise qui était à un centimètre au dessus de la route. Il faut pas avoir des « quebra molas** » ou sinon elle est cassée.
Patagonie.
Les paysages sont très beaux. Il y a plein de lacs salés séchés. On est allé à la péninsule Valdez. On a dormi sur une plage et il y avait au moins deux véhicules français. Il y avait « les déroutés ». J’ai joué tout plein avec Romain. J’ai pas joué avec Inès parce que c’est une fille et qu’elle était trop petite. J’ai aussi joué avec Orian et Lucas de l’autre famille française. Avec Lucas, on a fait l’école tous ensemble. Là bas, j’ai vu plein de baleines. Elles ont des coquillages sur la tête qu servent à nettoyer la peau. Des oiseaux picorent leur peau. Mais c’est grave parce que leur peau est plus fragile que la nôtre. J’ai vu des baleineaux qui faisaient la longueur du camion. De la plage, je voyais plein de baleines. Sur le bateau j’avais un gilet de sauvetage au cas ou je tomberais à l’eau.
J’ai vu aussi des manchots. Ils étaient tout près de moi. Les éléphants de mer changeaient de peau. On ne pouvait pas faire de bruit parce que si ils avaient peur, ils auraient été dans l’eau. Comme la peau changeait ils allaient peut être mourir.
Eh ! J’ai aussi vu un petit lézard. Sur la piste pour aller voir les manchots, des guanacos ont fait la course pour traverser la route.
Au revoir tout le monde, j’espère que ça va bien et que vous irez encore mieux pour Noël.
*expression belge qui signifie : »il a plu comme vache qui pisse »
**casse vitesse brésilien